Hainaut

“Pierre Richard, le discret”, un documentaire à (re)voir sur Arte

Notre iconique et adulé valenciennois, le “grand blond”, se dévoile dans un documentaire qui rend hommage à son talent élastique, sa maladresse touchante et son cinéma, plus politique qu’il n’y paraît…

Prochaine diffusion sur ARTE le dimanche 20 décembre à 05:35 ou en replay directement ici

Capture d’écran du documentaire – Arte

Quelqu’un a-t-il pensé à recenser toutes les chutes de Pierre Richard au cinéma ? Descendant direct de Buster Keaton, Charlie Chaplin, Stan Laurel ou des Marx Brothers, l’acteur a toujours mis son corps au service de son art. Après des débuts de clown blanc au cabaret – au côté de Victor Lanoux – Yves Robert, qui l’a repéré, le conseille : “Tu n’es pas un comédien, tu es un personnage. Fais ton propre cinéma puisque tu n’as pas ta place dans le cinéma des autres.” La suggestion fera éclore le premier film joué et réalisé par Pierre Richard, l’histoire d’un Distrait perdu dans le monde carnassier de la publicité et dont la maladresse naïve dévoile tous les travers.

Candeur désarmante
Pierre Richard est un révélateur : sa poésie lunaire, que le spectateur trouve toujours touchante, finit invariablement par faire tomber les masques. Pour donner la réplique à son personnage ingénu, l’auteur-réalisateur-interprète écrit des rôles de policiers, de militaires, de patrons, de bourgeois et de curés, figures symboliques de l’oppression dans les années 1970. Tous s’offusquent, se crispent et finissent par chuter de leur piédestal, désarmés par la candeur du personnage. Pierre Richard dépasse ainsi la comédie burlesque pour faire souffler, l’air de rien, un doux vent de révolte. Partagé entre archives éclairantes (“Je suis un comédien plus à l’aise avec ses jambes qu’avec sa langue“, raconte Pierre Richard au sein d’une belle sélection d’entretiens) et la participation du comédien – qui endosse le temps de quelques mimiques le costume de ses aînés, maîtres du burlesque –, un touchant portrait documentaire de Grégory Monro, en l’honneur d’un artiste trop longtemps snobé par la critique.

  • Réalisation : Gregory Monro, France, 2017

Source
Arte

Florian Bigotte

Responsable de Scaldis.fr

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