Trith-Saint-Léger – LME : les ambitions d’un groupe, son engagement, ses projets. Le futur repreneur d’Ascoval ?

Carlo Beltrame, Directeur Général du groupe LME Beltrame, se livre dans une interview sur les ambitions, le projet et les engagements de son entreprise. Il expose aussi les motivations qui le poussent à postuler pour une reprise potentielle du site d’Ascoval, à Saint-Saulve.

Dans la mémoire collective, LME BELTRAME GROUP semble avoir toujours été présente dans le paysage du valenciennois, pouvez-vous nous raconter son histoire ?

C’est en effet une histoire qui ne date pas d’hier. Notre société a été fondée en 1875 par la « Maison César Sirot », puis est devenue une filiale du Groupe Usinor en 1975, avant d’intégrer en 1994 le Groupe AFV BELTRAME (leader européen de la fabrication de laminés marchands). LME est aujourd’hui un acteur sidérurgique de référence avec un rayonnement européen, située en zone urbaine au cœur des Communautés d’agglomération de Valenciennes et de la Porte du Hainaut, mais c’est après plus d’un siècle d’existence que notre usine a vu le paysage changer autour d’elle. LME est effectivement présente dans la mémoire collective du Valenciennois et alentours. On passe tous devant le site régulièrement, et on est tous capable de la localiser et de la nommer, même si tout le monde n’est pas forcément capable de dire ce qu’on y produit ! On pourrait sans doute l’appeler la « Dame de Fer » des Pays du Hainaut ! (À comparer à l’autre Dame de Fer, emblème de la France, la Tour Eiffel fondée en 1889).

Qu’est ce qui fait de LME BELTRAME GROUP un acteur incontournable de son territoire ?

Nous sommes sensibles au fait de nous développer en harmonie avec notre territoire. Nos valeurs vont de pair avec nos engagements, que ce soit sur les plans de l’excellence environnementale, énergétique ou sécuritaire auxquels nous attachons beaucoup d’importance tout au long du processus de production. Nos quelques 520 collaborateurs sont également très attachés à leur entreprise ; intégrer LME, c’est intégrer une grande famille. Nous sommes vigilants sur la pérennité de nos emplois et privilégions autant que possible l’apprentissage. Nous sommes d’ailleurs actuellement à la recherche d’une vingtaine d’alternants, dans tous les secteurs de l’entreprise. Nous pensons qu’il est important de pérenniser une culture qui veut que les collaborateurs de longue date puissent être fiers de partager leur savoir-faire.

Quelle est votre dynamique actuelle en termes d’investissement ?

Chaque année, nos investissements (environnement, sécurité, outil industriel) sont de l’ordre de 10 à 15 M€ par an en moyenne. Sur cette année 2021, 30 M€ sont même prévus. Misant sur l’innovation de nos process et dans un esprit d’amélioration continue, nous nous orientons vers de nouveaux axes de production afin d’augmenter nos parts de marché, c’est ainsi qu’une nouvelle production de ronds à béton a démarré début janvier notamment. Cette année est également synonyme de renouveau puisque nous investissons dans un nouveau four de réchauffage au laminoir à haute efficacité énergétique en lieu et place de l’ancien. Une demande de subventions a d’ailleurs été faite auprès de l’ADEME à ce sujet. LME et le Groupe Beltrame sont totalement investis dans la prise de conscience des enjeux environnementaux depuis plusieurs années et chaque investissement a pour optique la réduction des émissions CO2. Enfin, l’excellence opérationnelle pilotée par un système de management intégré et certifié, implique aussi l’ensemble de nos collaborateurs au travers de formations, de partages d’idées et de bonnes pratiques, au sein du Groupe.

Étant donné la conjoncture économique, les vagues de licenciements se succèdent dans le monde industriel, êtes-vous concerné ?

Comme bon nombre de confrères dans la sidérurgie / métallurgie, nous avons connu des hauts et des bas dans notre activité mais LME et le Groupe Beltrame se sont toujours attachés à préserver l’emploi et n’ont jamais mis en œuvre de PSE (licenciement économique).
Dans une région touchée par la désindustrialisation et le chômage, LME a une courbe d’emplois positive (+1.1% entre 2014 et 2019), à l’opposé de l’évolution de l’emploi dans la métallurgie (-2.3% entre 2014 et 2019).

Dernière actualité en date, vous faites partie des potentiels repreneurs connus des sites d’Ascoval et d’Hayange, qu’est-ce qui vous fait penser que des synergies soient possibles et que vous soyez donc le repreneur “idéal” ?

Nos ADN sont semblables et nos activités sont similaires. Comme eux, nous sommes des sidérurgistes implantés en France, ce qui nous semble être déjà un avantage non négligeable. Notre Groupe est familial et surtout stable avec une vision industrielle sur le long terme. À titre d’exemple, nous envisagerions d’augmenter la capacité de production d’Ascoval de manière significative afin de pouvoir alimenter notre filiale roumaine. Le développement avec Hayange aurait quant à lui l’intérêt d’élargir encore notre gamme de produits. Du fait de notre organisation et de nos activités similaires, des synergies d’achat seraient alors possibles.