Couvre-feu : les bars et restaurants s’adaptent (encore) à Valenciennes

Laurent Alglave, “Le Penalty”

Nous ouvrons la restauration à 18h au lieu de 18h30 , nous faisons toujours sur place et à emporter. La livraison à domicile nous a traversé l’esprit, mais les frites c’est sensible : si tu prends un peu de retard tu livres de la purée…

Les mesures sanitaire que nous avons pris sont le gel à l’entrée et partout dans l’établissement, les menus sur les sets de table, l’affichage obligatoire, et nous travaillons masqués bien sûr. Un cahier de rappel est en place, soit version papier, soit version numérique avec un QR code, et quelques plexis séparent certaines tables.

Je pense que le gouvernement, comme les médecins, ne connaissent pas le fond du problème – comme un peu partout dans le monde d’ailleurs – et je ne voudrais pas être a leur place. Nous avons eu la chance d’être en France avec un système social efficace, par contre pour la suite j’ai l’impression que le combat va être très long, alors profitons des moments libres et arrêtons de nous plaindre.

Sans parler chiffre nous avons perdu 20 % pour l’instant.

Si couvre-feu plus tôt, on ouvrira uniquement sur les créneaux libres du midi.

Romain Avot, “Le Président”

Nous avons mis en place un offre de plats à emporter, sur les plats mijotés au tarif unique de 9.90€ (carbonnade flamande à la Paix Dieu, cassoulet maison, tripes de veau maison, émincé de volaille, cassolette de poissons)

Suite aux annonces des dernières mesures nous concernant:
– application du couvre feu à 21h00
– l’interdiction de vendre toutes consommations non associés à la prise d’un repas ( d’un vrai repas et pas une crêpe un simple saucisson ou autre)
– la fermeture du bar

Nous avons revu : les horaires d’ouverture, en effet ayant une activité mixte, j’ai le droit de continuer à travailler en restauration mais plus en bar.
Nous ouvrons donc désormais de 11h30 à 14h30 et de 18h00 à 20h30
L’incidence directe est la mise en chômage partiel dès ce lundi de plusieurs membres du personnel, sur l’ensemble des services (cuisine, bar et salle).

Concernant les mesures sanitaires en place chez nous :
– nous appliquons la distanciation des 1m entre chaque table 
– table de 6 convives maxi
– le recueil des coordonnées clients à l’entrée dans le cahier de visite (pour l’ARS au cas ou)
– la mise à disposition de gel hydroalcoolique dès l’entrée dans l’établissement
– un plan sanitaire spécifique depuis la réouverture du 02/06 qui a été renforcé depuis (poignées de portes, surfaces, lavage des mains, point de contact nettoyé au virucide à plusieurs reprises dans la journée
– retour au bobine papier dans les toilettes pour le lavage des mains en remplacement du sèche main Dyson
– le retrait des supports (cartes et menus) et avons mis en place une ardoise que le serveur présente à chaque table ainsi qu’un menu dématérialisé par QRcode

Tout ceci engendre un cout non négligeable, puisqu’il représente plus de 1000 € ht par mois, depuis la réouverture.

Coté Chiffre d’Affaire, j’ai perdu plus de  300 000€ HT depuis le 15 mars, et cela ne va pas en s’améliorant, on constate une très grosse diminution de la fréquentation  depuis fin septembre (-40%).

Il est clair que du point de vue sanitaire il faut agir, on ne peut pas, en connaissance de cause, en France en 2020, ne pas essayer d’eradiquer la maladie.
Je n’ai pas de compétence médicale pour pouvoir porter un jugement sérieux sur la façon dont la crise sanitaire est géré (masque, pas masque, distanciation, confinement…).

Mais sur le plan économique pour ma structure très difficile, comment viabiliser avec une diminution de ma capacité d’accueil de 35%, la diminution des horaires d’ouverture et avec la suppression de mon activité bar qui représente 40% de mon CA ?

 J’ai du avoir recours au PGE, à la suspension du remboursement de mon emprunt ( je viens par ailleurs de solliciter la banque pour un nouveau report de 6 mois).
Comment rembourser les loyers qui ont été suspendus avec ses nouvelles difficultés ? Comment rembourser le PGE dans ces mêmes conditions?
Ce n’est pas avec les annonces d’aides qui ont été faites que nous sortirons nos entreprises d’une mort non annoncé mais certaine !
A mes yeux le couvre feu de 21h00 va rapidement, faute de fréquentation suffisante, nous imposer à ne faire que le service du midi…

La question qui se pose : nous sommes perdus entre recherche de CA et fermeture complète pour éviter la perte lié à l’exploitation 

Je terminerai en lançant un appel, au soignant, au policier, au pompier envers qui une grande majorité de nos professions ont fait preuve de générosité lors du confinement de mars , j’en appelle à nous rendre la pareille ! Aidez nous! Venez manger!

Fabrice Baras, “Mankoufu”

On a gardé les mêmes jours d’ouverture, mais au ouvre plus tôt le soir (à 18:00). On tente de communiquer sur la vente à emporter. Devant l’incertitude face aux modifications intempestives du gouvernement, il est “urgent d’attendre” s’agissant d’autres modifications éventuelles.

Nous avons mis en places toutes les mesures prévues par le nouveau protocole sanitaire applicable dans les restaurants, à savoir le cahier de rappel, un éloignement plus important des chaises pour respecter un mètre entre les chaises des différentes tables (ce qui nous a conduit à supprimer 12 places supplémentaires, (soit au total une perte de 40% de notre capacité d’accueil au fil des deux protocoles), la jauge affichée à l’extérieur, l’encaissement à table, et toutes les autres mesures déjà prévues depuis juin 2020, masque, gel, distanciation physique, désinfection des tables, etc…

La perte de CA est de 35% lissés de mars à août inclus, septembre et octobre étaient meilleurs et nous étions revenus dans des chiffres conformes à ceux de 2019 pour ces deux mois.
L’impact du couvre feu est encore difficile à ressentir, seulement deux jours d’activité, mais -48 % samedi par rapport à la moyenne des services des 4 derniers services, et -18% ce lundi.

Pour l’analyse, c’est compliqué ! Sans nier la circulation d’un virus qui peut avoir des conséquences lourdes, il faut quand même bien constater que la mortalité en 2020 au 30 septembre n’est pas supérieure à la moyenne des 4 dernières années pour les 9 premiers mois ; que le changement permanent des indicateurs pris en compte par le gouvernement au fur et à mesures des mois ne permet pas d’avoir un lecture éclairée de ce qui se passe. Le nombre de cas qui résonnent positifs au coronavirus est en hausse, mais nombre de spécialistes sérieux mettent en avant le caractère peu fiable des tests dès lors que l’on multiplie cycle threshold au-delà de 40 car cela amplifie notablement le nombre de faux positifs, ce qui sert bien le climat anxiogène ambiant, un nombre de morts qui ne s’envole pas pour le moment ce qui est contradictoire avec l’idée d’une pandémie (pandémie sans morts considérables) : 150 morts estampillés COVID hier sur les 2000 morts quotidiens en moyenne sur les mois d’automne et d’hiver sur les 4 dernières années ; une politique nouvellement affichée par l’OMS de ne pas avoir recours aux formes de confinement partiel (comme le couvre-feu) ou généralisé parce que les dommages collatéraux en matière économique, sociale ou médicale s’agissant des autres pathologies sont incommensurablement plus élevés que les morts de la COVID ; une incapacité de nos gouvernants de la quasi-totalité de la zone OCDE d’avoir une politique de réorganisation et de développement des hôpitaux, …..

Et pourtant, un gouvernement qui établi un couvre-feu, ferme les bars, les salles de sport, les salles publiques; anéanti la culture (les restaurants dans l’échelle des catastrophes ne sont pas les plus touchés), sans parler des discothèques qui elles, sont fermées depuis plus de 7 mois sans perspectives de réouvertures

Comme tous les ans en cette période les services de réanimation sont sous tension voire saturés depuis plus de 15 ans, mais il n’y a pas le projecteur COV19 braqué sur ces situations, et aujourd’hui on punit la population toute entière, on stigmatise la jeunesse, en raison de l’incurie des gouvernants…

Aujourd’hui j’en arrive à me dire que j’espère qu’il y a autre chose derrière, comme certains l’imaginent, faute de quoi la gestion calamiteuse de cette situation par des élus apeurés qui font à la fois preuve d’amateurisme, d’incompétence, d’impréparation me laisserait profondément pantois !