Basket ( Pro B ) – Denain Voltaire entre bilan et préparation de la prochaine saison
Après bien des sueurs froides et des situations périlleuses, Denain Voltaire évoluera encore en Pro B la saison 2024/2025, après s’être maintenu à la 15ème place du championnat. Nous avons profité de ce début d’inter-saison pour poser quelques questions à son président Yohan Senez.
Scaldis : Est-ce que cette saison a été à la hauteur de vos espérances ?
Si je reprends la presse spécialisée en début de saison, plusieurs articles nous promettait un recrutement digne du Top 8. Donc à la seule vue du classement on peut éprouver de la déception. Mais il y a eu de formidables moments sportifs à la maison comme à l’extérieur dans, je le répète souvent, la plus dure 2ème division d’Europe. Comme on dit chez moi « morceau avalé n’a plus de goût » mais le maintien n’est pas une garantie, il faut le garantir et aller le chercher avec les dents face à des équipes qui sont des grosses cylindrées. Donc « à la hauteur de mes espérances » non, mais motivé pour la suite en apprenant de nos erreurs, oui.
Scaldis : C’est la fin de saison, le changement de coach, qui vous font dire cela ?
Pas seulement, les changements dans l’équipe tout au long de l’année également, l’absence de socle solide. Sur la fin de saison nous avons tout mis en œuvre pour que ce que j’ai appelé la « stratégie de l’électrochoc » fonctionne : il fallait remettre de l’ordre et de la sérénité dans la gestion du groupe, retrouver le sens du collectif et l’unité du vestiaire.
Scaldis : Vous pensez que cette stratégie a permis le maintien ?
Ce serait très immodeste. Cette saison a été compliquée. Prenez quelques erreurs d’arbitrages dont celle qui nous coûte la victoire contre Poitiers, à ce moment là de la saison, ça change la vie. Après un match de basket répond à tellement de paramètres, on peut perdre ou gagner à un point, le dernier du classement peut gagner contre le premier. Il n’y a pas de science exacte dans le sport professionnel, mais des principes à poser : justice et hiérarchie dans le fonctionnement de l’équipe, sens du collectif qui l’emporte sur les individualités, des joueurs cadres qui prennent leurs responsabilités et entraînent derrière les joueurs moins expérimentés. Ce sont des notions que j’ai effectivement retrouvées dans cette fin de saison, regardez la répartition des points marqués contre l’ASA, c’est très révélateur !
Scaldis : Quel est votre plus beau souvenir de cette saison ?
Incontestablement les soirs de match où la salle est remplie comme un œuf, avec plus une place de disponible, une ambiance de folie, un public qui pousse son équipe de la tribune VIP à celle des Galibots en passant par toutes les autres…et alors lorsqu’il y a victoire dans ce contexte, l’explosion de joie populaire ! Quelqu’un m’a dit un jour « Diriger un club pro c’est 99% d’emmerdes pour ce 1% de bonheur »… c’est exactement ça !
Scaldis : Vous pensez déjà à la prochaine saison ?
Je pense qu’avec Ali Bouziane ( coach ) et Mehdi Chalah ( GM ) on s’est donnés deux jours de break après le dernier match, avant de remettre l’ouvrage sur le métier dès le lundi ( sourire ). Il est bien trop tôt pour parler recrutement alors que les plays-off ne sont pas finies. Je lis des choses ici et là mais comme toujours « ceux qui savent ne parlent pas et ceux qui parlent ne savent pas. »
Scaldis : Il y a donc stabilité dans l’équipe de direction.
Oui, Ali Bouziane n’est pas venu faire une opération commando mais s’inscrit dans la durée, et Mehdi Chalah conserve la Direction Générale du Club et le poste de GM de l’équipe pro. Il s’y consacrera d’ailleurs davantage puisque après avoir lancé le Centre de Formation et obtenu son agrément ministériel, il en laisse la direction à un autre administrateur, pour se dégager du temps et continuer la montée en gamme professionnelle du Club, avec l’Arena comme objectif.
Scaldis : que pensez vous globalement de l’état du sport professionnel dans l’arrondissement ?
Je suppose que vous me parlez des rétrogradations de Saint-Amand en LF2 et du VAFC en nationale ? Vous savez nous avons des spectateurs communs qui ont beaucoup tremblé cette saison et à Denain on sait ce que c’est que de jouer le maintien, et nous sommes il y a quelques années passés par des moments très difficiles. C’est la cruelle dureté du monde professionnel. Mais dans les deux cas vous remarquerez que les dirigeants ont tout de suite fixé la remontée comme objectif. C’est l’essentiel. Les Green Girls s’inscrivent dans une longue et belle histoire du basket féminin et sans être footeux, le VAFC c’est une institution dans le valenciennois. J’espère de tout cœur de que l’avenir leur sourira.