Basketball – Interview de Yohan Senez, président de Denain-Voltaire
Nous avons interviewé ce matin Yohan Senez, le Président de l’AS Denain-Voltaire. L’occasion de faire un point sur la saison en cours, la crise sanitaire ou encore les nouveautés et les ambitions du club. On vous laisse découvrir !
Yohan Senez, vous avez pris la présidence du club de basket Denain-Voltaire en juillet 2019, peu de temps avant la crise sanitaire que nous traversons. Quel est votre bilan personnel 2 ans après ? Comment vivez vous avec les protocoles COVID-19, et avec une salle Jean Degros vide de supporters, pour les matchs à domicile ?
Sportivement, lorsque la dernière saison a été arrêtée pour cause de Covid et de confinement, nous étions 7ème du championnat de Pro B. Aujourd’hui, nous sommes 3ème avec 6 victoires sur 7 matchs joués dernièrement. Cela correspond à l’objectif fixé : jouer le haut de tableau de Pro B, et pourquoi pas faire un beau parcours en Leaders Cup. Il faut « tenir bon » dans la période qui est très compliquée pour le mental de joueurs professionnels.
C’est ce que nous faisons, en espérant que le public retrouvera le plus vite possible le chemin de la salle Jean Degros. Le huis clos est un crève cœur.
Jouer dans une salle vide, ça ne nous correspond pas… notre job c’est de partager des émotions et d’animer le territoire. Mais c’est pour le moment la seule option pour ne pas mettre le championnat à l’arrêt.
Denain est actuellement 3ème de Pro-B. Une très belle performance, qui laisse envisager une montée en Jeep Elite (Pro A). Vous y êtes préparés ?
Je ne suis pas un aventurier et je n’oublie pas que mon prédécesseur Alain Place a sauvé le club de la faillite en 2013. Il faut être raisonnable et responsable. Mon objectif c’est de maintenir un haut niveau de basket professionnel à Denain, ce qui est le cas aujourd’hui en Pro B. Si la question de la Pro A devait un jour se poser ce serait le fruit d’une démarche et d’un projet qui rassemblent le club et les acteurs politiques et économiques du territoire.
Nous n’y sommes pas encore : nous traversons une crise sanitaire qui a des conséquences économiques dramatiques. De la prudence donc, qui ne nous empêche pas de poursuivre la structuration professionnelle de Voltaire, avec notamment la création d’un centre de formation, qui est une obligation en Pro A, et une vraie vocation pour un club comme le notre.
Le club possède 14 équipes, avec environ 170 jeunes de 6 à 20 ans et 12 entraineurs diplômés. C’est un centre de formation réputé, et justement comment faites vous face aux arrêts des championnats non-pros pour vos jeunes pousses ?
Notre centre de formation, ou plutôt notre secteur jeune, existe et doit maintenant se développer et se structurer pour obtenir l’habilitation de la LNB. C’est un travail engagé par l’équipe de direction du club.
Le secteur jeune, comme le secteur pro, souffre lui aussi du stop and go de cette saison : nous avions repris les entraînements en décembre pour finalement les arrêter en janvier… là, les jeunes s’entraînent avec des joueurs pros en visio sur Zoom… c’est une manière de maintenir notre activité, de ne pas être complètement à l’arrêt.
On voit depuis un moment que les matchs sont à suivre en streaming, notamment sur les réseaux sociaux. Comment vous est venue l’idée, et pourquoi ?
Avant la crise de la Covid, la LNB a voulu développer un « socle numérique » avec notamment le site LNB.TV… cette dynamique a pris tout son sens avec le huis clos et le couvre feu. Aujourd’hui, vous pouvez suivre les matchs de Voltaire, de toute la Jeep Élite et de la Pro B, en live, et les voir en replay.
C’est une avancée formidable avec de très belles audiences et un nombre d’abonnés qui va croissant.
Vous êtes élu depuis peu membre du comité Directeur de la Ligue Nationale de Basket. C’est un atout certain pour Denain-Voltaire. Comment se passent vos réunions et quels sont les sujets abordés dernièrement ?
Oui c’est une belle reconnaissance pour Denain Voltaire qui est un club historique du basket français. Les réunions se passent sur Zoom, en visio… pour le moment je connais la majorité de mes collègues de manière virtuelle … les réunions « en vrai » et la chaleur humaine, qui va avec, manquent à tous, mais c’est ainsi.
J’avais justement un comité directeur ce matin, nous travaillons à la manière de poursuivre et de finir la saison grâce aux aides de l’État pour compenser les baisses de recettes. C’est notre objectif premier.
J’espère que cette période sera vite derrière nous et que nous retrouverons une certaine normalité sociale et de vie… j’aimerai tellement vivre une vraie saison de basket à Voltaire sans les contraintes sanitaires et les pauses dans le calendrier… en attendant il faut tenir bon !