Basketball ( Pro B ) : l’heure du bilan et des choix pour les dirigeants denaisiens

Alors que pour la seconde année consécutive, les Dragons de Voltaire ont arraché un maintien sur le fil et de manière spectaculaire, le temps du bilan est venu : côté pile, de superbes victoires à domicile dans une salle remplie et en feu ; côté face, une saison qui se termine avec 13 victoires, et qui n’a pas atteint tous les objectifs fixés.

C’est dans ce contexte que nous sommes allés à la rencontre de l’homme fort de Denain Voltaire, Yohan Senez, un Président de club qui a le mérite de répondre sans détours ni langue de bois.

Scaldis : Quel regard portez-vous sur la saison écoulée ?

“Je pense d’abord au meilleur, on n’est pas obligé d’être masochiste dans la vie. Le meilleur c’est cette salle exceptionnelle, que nous avons vu se remplir et s’animer comme jamais dès le début de la saison, avec une ambiance de folie servie par de belles victoires à domicile.

Nous avons régalé le public contre des équipes qui jouent aujourd’hui les play-off, il y a eu les victoires contre Chalon, Antibes, Orléans, Evreux, Nantes, Vichy, Saint-Vallier bien sûr, le match de la mort contre une équipe qui venait chez nous jouer son maintien, et une victoire qui nous maintient nous, compte tenu des deux défaites suivantes…tout cela dans une ambiance de communion populaire qui donne des frissons, avec des remontadas absolument folles et improbables qui retournent des matchs dans le dernier quart temps…”.

Scaldis : et pourtant les objectifs atteints ne sont pas ceux qui étaient fixés…

J’allais y venir ! ( rires ) Oui, nous sommes sortis rapidement de la Leaders Cup et nous nous éloignons des play-off pour jouer le maintien à un moment où l’on sent que la saison bascule et que tout peut arriver. C’est là où nous payons cash la malédiction de cette saison : l’incapacité d’aller chercher des victoires à l’extérieur. Lorsque l’on va chercher 2, 3 victoires en déplacement sur une saison, on ne peut pas espérer de miracle, même en étant très forts à la maison.

Scaldis : comment expliquez vous cette différence de visage à l’extérieur et à domicile ? Des spectateurs parlent presque de deux équipes différentes.

“Je vous rassure ils m’en ont parlé aussi et c’est un constat que l’on a tous fait. La cause ? Elle est sans doute multiple. Jeunesse de l’équipe ? Manque de confiance ? Une chose est sûre c’est que le sixième homme, ce public valeureux et formidable, a permis à la maison de pousser à fond comme et quand il le fallait, avec notre speaker Nico pour galvaniser les troupes, et les Galibots mobilisés à 200% derrière leur équipe.“

Scaldis : est-ce que le changement de coach ( qui a souhaité se mettre en retrait pour des raisons personnelles et familiales ) en mars dernier a pu déstabiliser l’effectif ?

“Ce n’est forcément pas une évidence pour des joueurs de s’entraîner et de jouer avec un coach qui n’a pas constitué l’équipe. Mais je pense que cela s’est fait en bonne intelligence et dans la compréhension des situations personnelles de chacun. “

Scaldis : quel bilan personnel et collectif tirez-vous de cette saison ?

“Il y a des choix sportifs qui ne seraient pas les mêmes si c’était à refaire mais on ne va pas réécrire l’histoire. Mais quoi qu’il en soit, Denain Voltaire est solidement arrimé en Pro B, nous sommes sortis du redressement judiciaire, nous avons avec l’aide de la Ville complètement transformé la salle, chacun s’accorde à dire que les vendredis soirs de match à domicile sont des réussites de spectacle et de sport, dans une ambiance chaleureuse, populaire et familiale.

Nous avons un taux de remplissage de 96% pour l’ensemble de la saison et 50% de nos matchs se sont tenus à guichets fermés. Concernant les finances, nous avons considérablement augmenté le sponsoring privé, et obtenu la confiance des collectivités notamment pour le Centre de Formation. Il nous faut consolider tout cela et continuer de progresser dans tous les domaines, en sachant que la Pro B est plus dure d’année en année, que le championnat se ressert considérablement.

Pensez que Rouen est descendu l’an dernier et que Nantes a joué sa peau cette saison ci. Quand on compare les moyens financiers et les poids de population, cela donne une idée de la dureté de ce championnat. “

Scaldis : quelles sont donc les pistes de progression pour la saison à venir, et quelles décisions dans le choix des hommes notamment ?

“Nous avons soufflé un peu après le maintien et nous avons vite remis l’ouvrage sur le métier. Vous savez Churchill disait « Pour s’améliorer, il faut changer. Donc, pour être parfait, il faut avoir changé souvent. » … nous allons très vite nous réunir en Conseil d’Administration pour tirer un bilan collectif et nous projeter dans l’avenir.

Sur le choix des hommes, c’est ces semaines-ci que les choses se jouent. Déjà je peux vous dire que Mehdi Chalah reste à la direction générale et sportive du club. J’ai, nous, avons plus que jamais besoin de son professionnalisme, de son sens de l’organisation, et de son côté « une idée par minute »  là où moi j’en ai péniblement une par semaine, et encore, les bonnes semaines ( rires ).

Côté sportif, c’est un secret de polichinelle : notre réussite et aussi notre drame est de voir éclore des talents à Voltaire avant qu’ils ne nous quittent pour développer leurs carrières, ce qui est parfaitement légitime. C’est le lot commun des Clubs aux budgets moyens. Donc en l’état je ne peux que vous donner un autre rendez-vous pour pouvoir vous en dire plus d’ici peu.“

Scaldis : En dehors de votre fonction de Président de Denain voltaire, vous êtes aussi membre des instances de la Ligue Nationale de Basket, qui a dû se pencher ces dernières semaines sur certains comportements répréhensibles observés dans des tribunes de basket ?

“En effet, nous ne croulons pas sous les exemples mais la ligne de la LNB telle qu’exprimée par notre Président Alain Béral est très claire : tolérance zéro pour tout ce qui relève des comportements racistes notamment. De la même manière qu’on ne s’en prend pas à un journaliste qui fait juste son job. Nous sommes et serons vigilants à ce que nos enceintes sportives soient parfaitement préservées de ces comportements qui n’ont pas leur place dans les valeurs que nous véhiculons. “