Valenciennes – Compte-rendu de la réunion entre des supporters et le Président du VAFC
Une réunion, de plus de 4 heures s’est déroulée lundi 21, au Stade du Hainaut, entre le Président du VAFC, Eddy Zdziech, Stephane et Maxime, supporters. Voici le compte-rendu synthétisé des échanges.
Intro & Compréhension globale :
Question 1 : Peut-on avoir un point précis sur la situation financière et comptable de la SASP VSD et de l’association VAFC ? Déficits des exercices précédents, dette totale, capitaux propres de la SASP. Le solde du compte « report à nouveau » est-il effectivement supérieur à 21 millions € comme repris au PV de l’AG du 31 mars 2021 ?
Eddy Zdziech – Ce ne sont pas 21 millions d’euros de dettes. C’est du report à nouveau. C’est à dire toutes les dettes cumulées par les exercices précédents. Depuis 2011 pour être précis. Sur le budget du club, on doit être rigoureux, faire attention à ce que l’on dépense. Un euro dépensé doit être bien dépensé. Il faut savoir que les fonds propres étaient en 2014 à -10 millions d’euros. Il fallait donc les remonter. Nous sommes aujourd’hui, avant l’affaire Penneteau à +7 M €. Cette charge nous a perturbé, et les actionnaires vont faire le boulot, et c’est même déjà fait. En début 2022, les capitaux propres vont passer à 8 millions d’€uros, grâce aux eux. C’est un parcours nécessaire, ce qui va apporter la confiance de la DNCG et des banques. On s’est battus pour avoir un PGE, et on l’a obtenu, pour stabiliser la trésorerie. Les banques ont joué le jeu, pas pour mes beaux yeux, mais parce que la pente dans laquelle nous sommes est positive.
Au niveau de l’association, Jean-Claude Brienne a démissionné il y a un an, un nouveau président, Sébastien Dhollande est arrivé. Il fait un travail admirable, surtout en cette période covid.
Jean Claude Brienne a également fait du bon travail. L’association VAFC a son budget, et dans la convention qui lie la SASP et l’association, il y a une obligation de soutien de la SASP, et elle a toujours rempli.
Lorsque la trésorerie est juste, pour payer ses charges, la SASP réinjecte ce qu’il faut.
On l’a toujours fait. L’asso fait un beau job, comme elle l’a fait auparavant. Actuellement les relations sont très saines et c’est un plaisir de travailler main dans la main avec Sébastien. D’ailleurs, on va regrouper les services de la SASP (administratifs, comptables) et de l’asso au Mont Houy. C’est mieux de travailler à côté des joueurs, près de la pelouse. C’est une mutualisation de services basée sur l’entraide.
Question 2 : Comment se compose EXACTEMENT l’actionnariat de la SASP VSD et celui de la Holding DRH ?
DRH détient 89% du capital de la SASP, contre 71% en 2014, grâce à des augmentations de capital. Mes enfants, mes entreprises et moi-même détenons 58 % de la Holding. Avec HBS, ValenD1, Spefinox, OCAD, Terenvi, GDE, nous détenons plus de 75% de DRH.
Question 3 : Comment est structuré le budget de la SASP VSD ces 3-4 dernières années ? Parts respectives des droits TV, du sponsoring / mécénat, de la billetterie et du merchandising ? Quel budget prévisionnel pour la saison 2021-2022 ? Quelle évolution des droits TV avec la renégociation suite à la chute de Mediapro ? Pour la saison 2020-2021 et la saison 2021-2022 ?
Médiapro a été une catastrophe pour tout le football français. Les recettes des droits télé c’est + de 50% des recettes des clubs français. Dans un budget, les recettes c’est les droits tv, les partenaires privés et publics, les abonnés et la billetterie. Il y a 5 chapitres. Quand vous avez des recettes entre 8 et 9 millions d’€uros par an, la part “partenaires” représente 2 millions, la billetterie-abonnés c’est 600.000-700.000 €, les partenaires publics c’est 3 millions. Les droits TV c’était précédemment environ 5 millions. Aujourd’hui nous sommes à moins de 4 millions, on en espérait 7.
Bien évidement notre budget 2021-2022 doit tenir compte, avant le passage à la DNCG, des fluctuations sur les droits TV, des soutiens des uns et des autres public, abonnés, partenaires, actionnaires, tous se mobilisent. On doit faire le tour, et assurer le coup. La crise sanitaire nous a impacté, l’affaire Penneteau aussi : on doit aussi assumer la décision du tribunal. C’est une charge, et ça vient en déduction de notre résultat financier.
La DNCG nous juge sur le résultat, fond propre, déficit d’exploitation et trésorerie. Nous sommes locataires historiques du Stade du Hainaut, et j’ai discuté avec le Président de l’agglo pour baisser les loyers. Il a également de son côté besoin des recettes, mais nous allons, j’en suis sur y arriver. Le VAFC investit chaque année 2.5 millions d’Euros dans le centre de formation. On aurait pu l’arrêter, mais ça n’aurait eu aucun sens. Il faut éduquer, former. L’association ne doit pas non plus baisser son activité. A un moment donné, si on n’a pas tout cassé, on n’a pas à tout reconstruire. Il y a un certain standing à VA. Valenciennes tient une place importante dans le football français.
Le stage à Tignes, on l’a supprimé. A un moment donné, sur des choses comme ça, tout le monde doit voir que c’est difficile. Avec le coach, Olivier Guégan et le staff, on s’est dit qu’on allait bosser différemment, mais tout aussi bien. Les joueurs ont bien compris le message. On en a parlé vendredi, ils ont bien démarré les tests et la préparation.
Thème n°1 : La Gestion :
Question 1 : Pourquoi les grosses entreprises du territoire comme Toyota, Sevelnord, Pasino, Alstom, Auchan, Lyreco etc … ne sont pas ou plus partenaires du VAFC ?
Toyota n’est plus partenaire, je le regrette. Mais c’est comme ça. Sous ma présidence, on a fait beaucoup avec eux. Les joueurs roulaient en Yaris. A un moment donné ils ont réduit la voilure, avec les incertitudes industrielles de l’époque. C’est normal il y a des hauts et des bas. Le covid est ensuite arrivé, mais je ne désespère pas. Il y a l’enjeu sportif et social de notre côté, industriel et économique du leur. Même s’ils ne sont plus partenaires, je les ai souvent au téléphone. Je défends l’emploi manufacturier local, j’y suis attaché.
SevelNord n’a jamais été un gros partenaire, mais ils font des opérations via leur CSE. C’est une bonne chose.
Alstom était partenaire, mais quand il y a eu une baisse dans le ferroviaire il y a 4 ans, ça aurait été malvenu de mettre de l’argent chez nous, et je le comprends. On regarde pour refaire quelque chose cette année. Ce serait vraiment super.
Il ne faut surtout pas oublier tous les autres partenaires qui viennent vers nous chaque année. Sur les 3 dernières années nous sommes passés de 140 à 170 partenaires. On en gagne, on en perd, mais nous progressons, c’est une certitude. La Ligue 2 attire moins, c’est une évidence. Petits ou gros, les partenaires font un effort considérable. Je m’explique : ils mettent beaucoup d’argent dans le club et c’est une sacrée somme pour leurs trésoreries. Je les en remercie infiniment. Il y a plus de contraintes qui pèsent sur les entreprises aujourd’hui. On veut recréer un engouement, via la fidélisation. Il y a les kops, le public, les joueurs sur le terrain, tout cela favorisera l’atteinte de notre objectif principal : la montée. On souhaiterait un « gros partenaire maillot». L’emplacement est réservé – avis aux amateurs -.
Question 3 : Pour nous et d’après de nombreux retours, votre personnalité et votre façon de travailler peuvent nuire à cette recherche de nouveaux partenaires, en êtes-vous conscient ? Et comprenez-vous cette critique à votre égard ?
La question est dure. Elle est dure à entendre. Ça fait 35 ans que je fais du commerce, dont 21 ans à mon propre compte. Si je m’étais fâché avec mes clients, je n’en serais pas là. Ce n’est pas parce que je m’entends moins bien avec certaine personne, que le dialogue est totalement rompu. Sans doute, ai-je un peu de caractère. Il en faut.
Vous faites référence à Laurent Degallaix, que j’apprécie beaucoup comme Maire de Valenciennes, et Président d’Agglo. Je ne dirai rien de mal sur lui, il a aidé le club en 2014, Valérie Létard aussi, quand elle était présidente de Valenciennes Métropole à l’époque. Si j’avais une sainte horreur de la politique, je pourrais dire que les politiques ne servent à rien. Ce n’est pas le cas. Ça m’intéresse, et je connais les problématiques, l’influence qu’ils ont sur le tissu local. Il n’y a pas de guerre d’égos, c’est à moi aussi de faire des efforts sur le relationnel. Je ne désespère pas de voir Laurent sur la photo officielle bientôt. Les personnes qui ne me connaissent pas peuvent me coller une image qui ne reflète pas la réalité.
Thème n°2 : La vente du club / L’actionnariat majoritaire
Question 1 : Pouvez-vous expliquer clairement, pourquoi les différents projets de reprise n’ont pas abouti, que ça soit via P. Partouche ou le groupe FIDUCIM ?
En septembre 2018, le club a été mis en vente. Aucun investisseur potentiel n’a été mis à l’écart. Au 31 janvier, les fonds n’étaient toujours pas arrivés. Finalement tout s’est arrêté. Il y a eu un trouble énorme durant cette période. De mémoire nous étions 18ème à 17 points. La pression était énorme. Nous avons donc redémarré le projet. Le club ne peut pas indéfiniment être en vente. Fiducim n’avait pas fait d’offre sérieuse. Quant à monsieur Partouche, il ne pouvait techniquement pas être actionnaire majoritaire.
Question 2 : Dernièrement avez-vous été sollicité pour un rachat ou une augmentation de capital par des nouveaux investisseurs ? Êtes-vous à la recherche de nouveaux investisseurs pour renforcer le capital de la SASP ? Si non, pourquoi ?
On n’a sollicité personne, mais tout le monde est le bienvenu pour participer au projet. On veut monter en Ligue 1. Au moins atteindre le top 5. Un actionnariat local, sérieux, et stable est indispensable. Nous sommes en Ligue 2 et j’ai hâte de voir ce que cette ligne de conduite donnera en Ligue 1.
Question 3 : Beaucoup de supporters du VAFC demandent à ce que vous expliquiez clairement quelles sont vos exigences pour laisser le club à une autre personne, exigence financière comme exigence de projet fiable ? Lors d’éventuelles futures candidatures, êtes-vous seul à prendre la décision ?
Bien évidemment que non, je ne décide pas seul. J’ai proposé une augmentation de capital l’année dernière, et à l’ultra majorité les actionnaires ont validé. Seul je n’aurais pas pu. Si on en a une prochainement, ce sera pareil. De plus les assemblées générales se passent plutôt bien, comme pour la validation des comptes.
Thème n°3 : L’Ambition :
Question 1 : Depuis sept saisons la masse salariale est encadrée, le budget limité et les transferts à titre onéreux interdits. Avec la vente de Kevin Cabral et certainement d’Ismaël Doukouré, pouvez-vous dire aux supporters si nous aurons enfin un budget bâti pour viser le haut de tableau, une masse salariale non encadrée et digne d’un club qui joue la montée et si nous aurons la possibilité de réaliser des recrutements autres que des prêts ou des joueurs en fin de contrat ?
L’expression « masse salariale encadrée » n’est pas complète. C’est exactement : masse salariale encadrée au budget présenté. On présente la masse salariale qu’on souhaite, pour notre projet, pour nos ambitions. La DNCG la valide sans autorisation de dépassement. Et cela ne concerne que les joueurs. Les masses salariales que nous avons eu ces dernières années étaient déjà taillées pour être dans le haut de tableau. Elle représente plus de 30% du budget total. Par rapport au mercato actuel, nous sommes prêts.
Aujourd’hui, pour les bons coups, pour des joueurs chevronnés, ils seront sur le marché tard, en fin de mercato. Plusieurs joueurs nous rejoindront. Il ne faut pas oublier que nous avons eu énormément de blessés la saison dernière. Ils sont maintenant opérationnels.
L’objectif est clairement la montée.
Question 2 : Pouvez-vous dire aux amoureux du VAFC, quels sont vos objectifs à court, moyen et long terme, tant sur le plan sportif que sur le plan extra-sportif ?
Retrouver notre public, et entrer dans la compétition. On attend aussi vraiment le vrai début du mercato, et pouvoir recruter comme je l’ai dit juste avant. On va mettre le paquet avec notre staff sur la préparation physique, et la qualité de nos soins. On a terminé la saison avec 13 joueurs, il y a eu de la casse, certainement à cause des coupures Covid. Ça nous a permis de mettre en avant des joueurs issus du centre de formation.
Quel était l’objectif en 2014 ? Sauver le club, augmenter capitaux et fonds propres, conforter la trésorerie, payer les dettes, rassurer la DNCG les banque, maintenir l’effort de formation (notre centre de formation est aujourd’hui classé 12ème au niveau national) et rester propriétaire du centre d’entrainement et du centre de formation du Mont Houy. Nous nous sommes battus pour y arriver. Il reste beaucoup de choses à faire et nous y travaillons chaque jour.
De nouvelles structures vont voir le jour dans les semaines à venir. La communication par exemple, où nous avons beaucoup de progrès à faire. Je l’ai dit tout à l’heure on veut accéder à la Ligue 1. Il faut retrouver le plaisir de regarder Valenciennes jouer. On va avoir besoin de tout le monde dans un climat serein. Il nous faut l’adhésion des supporters, l’appui des partenaires, des politiques, une bonne communication, et les joueurs feront le reste.
On est également en train de bosser cette semaine, avec Acerbis, sur une animation sympa à destination des enfants.
Thème n°4 : Relations Institutionnelles / Communication :
Question 1 : Votre manque de communication et les difficultés en général pour le club de bien communiquer font partie d’un des reproches qui est revenu le plus souvent. Êtes-vous conscient de ce problème au VAFC ? Comment à l’avenir comptez-vous résoudre ce problème qui n’est pas digne d’un club professionnel comme doit l’être le VAFC ?
Je ne suis pas un grand communiquant, et je ne suis pas actif sur les réseaux. C’est vrai. Cela ne veut pas dire que je ne travaille pas. Je comprends que la communication est importante, et on doit faire nettement mieux. On doit s’améliorer. On travaille sur un projet qui doit voir le jour d’ici 3 semaines.
Question 2 : Dans les questions que nous avons répertoriées, le fait que votre vison, votre personnalité ne fédère pas (élus, partenaires, supporters, employés) autour de vous est revenu très régulièrement. Comprenez-vous ce constat ? Que pouvez-vous mettre en place pour y remédier ?
Je dois communiquer davantage, j’en suis conscient. C’est ce que je fais avec vous ce soir et ça fait vraiment du bien.
Réaction des représentants de supporters : “C’était pour nous important qu’Eddy Zdziech réponde aux nombreuses questions que les supporters du VAFC se posent. Malgré le conflit qui nous oppose à la direction, la discussion a été respectueuse et les deux “parties” ce sont écoutées. Cette réunion ne change rien à notre envie d’avoir un vrai projet ambitieux pour Valenciennes. Maintenant que chaque supporters se fasse son propre avis, tout en respectant les avis des autres, qui peuvent être différents.” – Stéphane
“Ayant connu la réunion de septembre 2018, je dirais que celle-ci s’est déroulée de manière plus apaisée et dans le respect mutuel. Les supporters avaient un certain nombre de questions par rapport à la situation du club, le président a répondu … a apporter des éléments d’explications. Les actes, les projets évoqués devront suivre.” – Maxime